Il résulte des analyses précédentes que toute conscience serait malheureuse dans la mesure où toute conscience est conscience du temps.
Même les moments les plus heureux de l’existence ne le sont jamais complètement, car on finit toujours par prendre conscience qu’ils ne dureront pas. Combien de temps ?, se demande-t-on alors. Tout le tragique de la condition humaine est là, contenu dans cette simple réflexion : combien de temps encore ? L’homme prend alors conscience que le plus grand bonheur n’en est pas un, puisqu’il ne pourra, comme on dit, durer "éternellement". Tout instant de félicité s'en trouve condamné, comme toute chose, à changer et à disparaître.
Le ver est ainsi toujours dans le fruit, et la conscience du temps semble ruiner toute prétention humaine à une satisfaction véritable, pleine et complète.
Bref, parce que toute conscience est conscience du temps, toute conscience n'est-elle pas condamnée à être malheureuse, c'est-à-dire insatisfaite ?
En d'autres termes, peut-on avoir conscience du temps sans éprouver le déchirement de regrets ?
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